Coronavirus : nouvel espoir

Il existe un tas de facteurs qui pourraient améliorer notre sort face à la crise sanitaire : les essais cliniques sur les anti-viraux, les tests de plus en plus nombreux, le traitement des données médicales, la géolocalisation, les masques, les respirateurs, le printemps, et un de ces jours, les vaccins. Et finalement depuis hier, ce sont plutôt les chiffres qui me donnent du baume au cœur. Cependant, ce n’est pas le morbide décompte quotidien, ni un semblant de pic qui serait passé en Europe, mais plutôt les déclarations du Professeur de statistiques médicales et d’épidémiologie de l’Université de Milan, Carlo La Vecchia qui estime qu’à présent, 10 à 20 millions d’italiens auraient été touchés par le virus.

Vu que les italiens, tout comme nous, ne testent que les malades, on se doutait bien qu’il y existait nettement plus de cas. Les résultats très relatifs obtenus par le confinement comparé aux pays qui l’appliquent avec beaucoup moins de rigueur, rajoute du scepticisme. Par ailleurs, le nombre de politiciens et de people dont l’infection a été rapporté par les médias m’a toujours conforté dans cette idée. Mais là, on a enfin un éminent spécialiste s’appuyant sur une équipe d’universitaires, œuvrant dans la région la plus touchée au monde qui avance des chiffres. Même s’il ne s’agit que d’une première approximation, ça n’en est pas moins appréciable.

Dans tous les cas, cette estimation est infiniment plus favorable que les 119 827 infectés recensés actuellement. En effet, l’issue la plus probable à cette crise sanitaire reste encore l’immunité de groupe. Et vu la contagiosité annoncée jusque là, on estime qu’il faudra que les 2/3 de la population est attrapé ce virus pour obtenir l’immunité de groupe. Les italiens étant 60 millions, cette immunité de groupe serait atteint à 40 millions de contaminés. L’Italie n’aurait donc fait que 1/333ème du chemin vers l’immunité de groupe. Et si on était pessimiste, on multiplierait les 14 681 italiens décédés à ce jour par 333 et on obtiendrait 4,8 millions de victimes italiennes à venir.

Avec 10 à 20 millions d’italiens atteints, le tableau est soudainement nettement moins sombre. Dans ce cas, il conviendrait d’abord d’oublier l’immunité de groupe au 2/3. Avec plus de 100 fois plus d’infectés, on est sur une contagiosité largement plus forte qui laisserait présager une immunité de groupe à un taux d’infection proche de 100 % de la population. De cette façon, si je peux m’exprimer ainsi, il ne resterait plus que 3 à 6 fois plus d’italiens à contaminer que le volume actuel. C’est 50 à 100 fois mois. Cela laisse présager beaucoup moins de victimes et cela confirmerait aussi que le tassement déjà observé sur les contaminations quotidiennes a vocation à se poursuivre. Ainsi, on pourrait espérer d’un prochain désengorgement des hôpitaux et à la clé une prise en charge des malades de plus en plus efficace. Couplé aux prochaines avancées attendues du côté médical, le bilan deviendrait plus supportable. Enfin, cela laisserait présager un dé-confinement bien plus tôt qu’envisager jusque là.

Bien sûr, il ne s’agit ici que de l’Italie, mais ce raisonnement est parfaitement transposable à la France qui jusqu’à jeudi avait une capacité à tester ses citoyens proche de celle de l’Italie (depuis hier, vendredi, les contaminations quotidiennes ont été multipliées par 5, ce qui laisse présager le déploiement d’une nouvelle technique ou d’une nouvelle politique de test). Bref ! Même si jusqu’à mercredi notre situation était nettement moins dramatique qu’en Italie, nous suivons le même chemin (depuis jeudi, les décès explosent) . On peut donc espérer avoir nous aussi 50 à 100 fois plus de de personnes que les 82 165 connues à ce jour. Pour d’autres pays où les tests sont nettement plus accessibles à la population, cette nouvelle aura moins d’impact, mais ils ont déjà la chance de croire en un taux de morbidité bien plus bas, comme en Allemagne, en Corée…

Concernant ma partie, l’investissement financier, il faut réaliser les marchés sont parfaitement déprimés. Ils sont proches de leur plus bas et menacent tous les jours d’un nouveau plongeon. Les investisseurs anticipent forcément une sous-estimation du nombre de cas dans le monde, mais probablement pas à un tel niveau. Depuis le début, les chinois nous disent qu’un contaminé contamine 2 à 3 autres personnes. Là, on serait sur une contamination qui n’a rien de comparable, ce qui nous a induit en erreur. Le comportement du covid-19 serait plus proche de ceux de celui de la rougeole ou de la coqueluche. On peut donc espérer des dé-confinements plus rapides et un impact économique plus faible. La confirmation scientifique d’une plus grande contagiosité et d’une moindre morbidité commence à lever ce voile d’incertitude que les marchés redoutent tant. Là où les chiffres nous annonçaient une hécatombe, nous serions face à quelque chose de nettement moins mortel et donc de moins stressant. Par ailleurs, nous pouvons envisager un prochain dé-confinement progressif, en fonction des places qui vont se libérer dans nos hôpitaux. On va même avoir intérêt à ne pas trop traîner afin de ne pas exposer trop longtemps la frange fragile de notre population que nous devrons impérativement maintenir dans un confinement efficace. Maintenant, les marchés ne vont pas forcément anticiper les événements à ce point. Ils sont pour l’instant, focalisés sur la situation américaines qui se dégrade rapidement. Et comme Wall Street donne toujours le tempo, je vous déconseille de vous précipiter dès lundi sur les actifs risqués. Néanmoins l’heure approche.

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