Marchés : l’horizon se dégage

Image par Gerd Altmann de Pixabay

Il n’a échappé à personne que depuis depuis mars dernier, le virus dirige les marchés.

Et l’annonce par les industriels pharmaceutiques d’une efficacité supérieure à 90 % pour leur vaccin, a fait bondir les marchés, en particulier en Europe, où les conséquences économiques sont les plus graves.

Maintenant, avec une telle efficacité, personne ne s’attend à être déçu par les performances des vaccins. Il y a a priori de la marge. Par contre, du côté de leur tolérance par nos organismes, il subsiste encore des doutes. Même si pour certains, les essais cliniques sont terminés, ils ne font que débuter la phase 4, dite de pharmacovigilance, durant laquelle on vérifie encore l’innocuité et surtout, les cobayes ne sont plus en grande forme. Par ailleurs, le questionnement ici est double, avec une nouvelle technologie proche de la thérapie génique et des délais de développement pulvérisant tous les records. Les yeux des investisseurs sont donc tournés vers le Royaume-Uni qui est le premier pays occidental à vacciner en masse. Et l’annonce ce jour, de déconseiller le vaccin aux personnes allergiques ne rassure pas vraiment.

Pour ma part, je pense que l’adhésion de la population à la vaccination n’est pas un sujet capital. En ce qui concerne les gens « à risque », il ne fait aucun doute qu’ils sont motivés pour recevoir leurs injections. La peur a fait son œuvre. Et s’ils doivent se faire admettre à l’hôpital, ils peuvent s’attendre à se voir demander s’ils sont bien vacciné. On peut aussi imaginer que l’accès aux EHPAD sera conditionné à la vaccination. Autrement, s’il y a quelques effets secondaires et même quelques décès enregistrés, cela ne remettra pas en question la campagne en cours. On parle d’une population fragile et tant que le remède n’est pas pire que le mal, tout va pour le mieux ! Par ailleurs, si ça devait déraper, ce ne serait que progressivement. Et alors les gens « à risque » seraient probablement déjà vaccinés. De là, quoi qu’il arrive, la COVID-19 ne sera plus leur problème.

Concernant l’adhésion du reste de la population, le doute est permis. À l’heure actuelle, selon les sondages, il y a en Europe une majorité d’indécis, ce qui ménage un certain suspens. Et bien sûr, ce n’est pas un hasard, si le personnel médical anglais ne fait plus partie des populations prioritaires pour recevoir le vaccin. Leur gouvernement a bien compris qu’eux aussi pouvaient être septiques. Et essuyer des refus de vaccination de la part de personnels soignants aurait été du plus mauvais effet pour promouvoir les vaccins. Cependant, le virus ne menaçant pratiquement que les gens « à risque », il me semble que le niveau de vaccination qui sera atteint chez ceux « sans risque » est une question très secondaire. Par ailleurs, on ne constatera le niveau de vaccination atteint qu’aux prochains beaux jours. On devra donc attendre l’automne prochain pour s’inquiéter à nouveau de la menace. Le temps aura passé. Les gens se seront encore plus habitués à la situation qu’aujourd’hui. L’immunité collective se sera affirmée. Et si seule, une minorité des gens se seront fait vacciner, pour sauver leur tête, nos élus devront tout simplement se placer dans le sens du vent et donc changer leur fusil d’épaule.

Il convient tout de même d’être attentif sur l’acceptation du vaccin par les gens moyennement « à risque ». Je pense en particulier à ceux entre 50 et 70 ans qui ne se sentiront pas forcément aussi motivé que ceux « à risque », mais qui en même temps courent un risque non négligeable. Aussi, c’est bien cette tranche d’âge qui fera la différence, dès la rentrée 2021, entre l’oubli de cette crise et le maintient d’une certaine crainte.

En conséquence, nous sommes face au dernier obstacle : les effets secondaires induits par le Pfizer sur les personnes âgés. Ensuite, plus rien ne devrait arrêter les marchés européens dans leur hausse. Et le niveau a visé sur les marchés devra être nettement supérieur aux records d’avant-crise. Ce jour, l‘enveloppe du Pandemic Emergency Purchase Programme (PEPP) a été relevée de 500 milliards d’euros à 1.850 milliards d’euros. Elle s’ajoute aux 1 800 milliards de mesures budgétaires arrêtées « pour reconstruire l’Europe de l’après-COVID-19 ». Nous sommes donc à l’aube d’une nouvelle phase d’expansion monétaire. Et l’absence d’inflation devrait laisser à nos dirigeants les coudées franches pendant quelques années. De toute manière, pour rembourser les montagnes de dettes accumulées durant la précédente décennie en occident, générer de l’inflation est la l’unique solution. Ainsi, en août dernier, la FED a déclaré que faire baisser le chômage est devenu un objectif prioritaire sur le maintient de l’inflation. La BCE n’a pas encore adopté cette rhétorique, mais personne n’est dupe. « whatever it takes » … including abandonment of the 2% inflation target.

En conséquence, je suis donc beaucoup plus optimiste pour les marchés européens qu’en début d’année. On dispose à présent d’une bonne visibilité, beaucoup de valorisations sont en retard sur le reste du monde et surtout, la planche à billets tourne désormais comme jamais.

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